ESTIVAD' EDITO

Cliquez pour agrandir l'imageIl y a mille et une façons  de lancer un spectacle.

Naguère, on attendait « le roulement »  et « les trois coups »  martelés énergiquement par « le brigadier » – non... pas un représentant de l'Ordre ! – mais un gros bâton généralement richement décoré et chargé de souvenirs. « Le noir » se faisait ensuite de la salle, et on procédait (péniblement parfois) au « lever de rideau » en tirant, tirant, façon sonneur de cloches.
Aujourd'hui, le spectateur, qu'on suppose éternellement distrait, a souvent droit à une annonce dans le style des aéroports, l'enjoignant impérativement : de  «couper son GSM/portable/cellulaire ».

Aux Estivades,  nous avions jusqu'ici  l'avantage de voir se personnaliser « la voix » en une charmante dame qui, sur un ton feutré et ironique à la fois, nous « mettait dans le coup » de notre situation privilégiée de spectateur estivadier, gavé de spectacles de qualité et d'animations chaleureuses !

Hélas, ce lundi, pour cause d'un malheureux incident, notre amie Geneviève a dû, à son très grand regret, déserter nos Estivades. Bien sûr «  le spectacle continue » et nul doute que les G.O. du STL  vont vous concocter une  autre façon, de « lancer un spectacle ».
Et attention : un marathon artistique et festif nous attend toute cette semaine ! Maintenant que nous sommes « lancés », il va falloir tenir le rythme de croisière, et cela même si les soirées se terminent tard...
Suzane
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On a vu et applaudi

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"Ceux de l'autre côté"


Le fameux tunnel à traverser pour passer de l'autre côté … C'est un thème bien souvent abordé. Ce n'est pas là que se trouve l'originalité du spectacle proposé par le théâtre de l'Hémione, c'est plutôt et surtout dans l'interprétation des comédiens et dans la conclusion dramatique que l'auteur a voulu nous faire partager.
Un criminel est condamné à rester seul avec son "ange noir" pour l'éternité en ayant oublié pourquoi il doit subir une telle punition. Un véritable enfer que de se sentir condamné injustement … même si en tant que spectateur, on comprend vite la nature immonde de ce personnage.
Il y avait un rythme soutenu dans la mise en scène. On ressent l'énergie dégagée par cette jeune compagnie. Nadhia Belaidi est claire, posée, nous fait vibrer en nous communiquant son émotion de mère inquiète et sa transformation d'accusée en chef de groupe, en accusatrice menaçante et cruelle.
Martine Bruzat est impressionnante de justesse dans ce rôle de jeune fille que l'on dit "un peu simple". Elle aussi passe de la fragilité à la maturité.
Gilbert Casimiro campe un personnage que l'on imagine rude, solide et on découvre au contraire qu'il est craintif et influençable sans en être vraiment conscient. Il veut oublier où il est et se rappeler d'où il vient.
Quant à Yves Plazas et Claude Boulay, on peut dire que leur complicité est évidente. Ange ou démon … Ange et démon, qui est donc cet "Angel" qui semble diriger ce groupe d'âmes perdues. On comprend vite qu'il est la clé de l'énigme et il attirerait plutôt la sympathie à l'inverse de son "protégé" qui lui n'inspire que la répugnance.
Et puis outre le spectacle, il y a la compagnie "L'Hémione". On y sent la chaleur et l'accueil du sud. Elle a séduit une salle entièrement comble.
Nicolas

Et le soir, à la MAISON DE LA CULTURE : une vaste fresque historique et poétique !


C'est avec un tout grand plaisir que nous retrouvons l'Arrabal Teatro. Déjà, dans le hall d'entrée, une mise en condition, guitare espagnole et castagnettes à l'appui, sans verser dans le folklore facile tentait plutôt de nous faire percevoir l'âme et l'univers  de la grande figure qui allait être évoquée dans le spectacle : Frederico Garcia Lorca. Sur scène, un comédien, âgé, seul, en chaise roulante : une image déjà saisissante qui ne nous a plus quittés (en dépit d'un intermède intempestif). Un dispositif de surtitres français/anglais permettait de ne rien perdre du texte... dont certaines citations de Lorca lui-même. Le destin à la fois douloureux et tellement créatif qu'il a marqué les Espagnols pour qui il  est devenu un mythe a (peut-être) imposé à l'Arrabal Teatro un respect absolu des étapes chronologiques où les « tableaux vivants » ont fait place à une présence importante (autant qu'intéressante, il est  vrai) de projections de photos, films et divers documents d'époque ? L'oeil est sollicité de toutes parts et l'on perd un peu « la focale » sur les acteurs, toujours autant investis de leurs divers personnages. Mise à part cette toute petite restriction,  on retrouve tout le talent du metteur en scène-auteur José Luis Prieto pour, avec ses comédiens, réussir des séquences visuelles très évocatrices dans leur stylisation. Ne mentionnons que  celle - entre autres ! - évoquant les pièces de Lorca. Et tout aussi bien entourés : ce merveilleux acteur qu'est Miguel Angel Plaza dans son défi d'incarner Lorca et le touchant German Fernandez pour son « vieux monsieur » pris dans le tunnel de ses tristes souvenirs, ses remords et ses tourments !
Une image forte parmi tant et tant d'autres est ce trio dansant: l'Armée, l'Eglise et le Politique, s'alliant tour à tour à la monarchie, la république et enfin à la dictature fasciste. Un spectacle qui ne peut laisser personne insensible tant il nous rappelle à quel point notre démocratie est un bien précieux.
Suzane et Nicolas
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Á ne pas rater aujourd'hui (Après-midi)

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“TRE CIVETTE SUL COMO” par le “Gruppo Teatro I MATIROO”


Nos amis de la Suisse, partie italienne, soit le canton du Tessin, nous préparent un spectacle, ce lundi.
Mais aussi une animation, ce vendredi sur la place aux Foires car ils n'auront pas oublié le soleil dans leurs bagages qu'ils n'hésiteront certainement pas à partager avec nous, comme d'autres bonnes choses...
Pour “Tre civette sul como/Trois chouettes sur une commode”, c'est dans le riche terroir populaire que l'auteur et metteur en scène Gianni Delorenzi, et ses comédiens et comédiennes, ont puisé leur inspiration. C'est également dans les souvenirs d'enfance de chaque interprète qu'ont surgi des images, venues nourrir ensuite leur esprit créatif. Ah, ce grenier que beaucoup ont pu connaître... Ceux-là ne l'ont jamais oublié. Surtout que les acteurs, c'est connu, ont toujours l'air de parader, se costument, et “jouent à...” ces grands enfants, exactement comme quand ils dénichaient vieux habits et objets des plus insolites dans ce grenier-réserve magique pour s'inventer mille histoires...

La particularité de ces “fous-fous” de “Matiröö", c'est que, en plus, ils ont l'air de parler une langue inventée,comme quand ils étaient gosses ! Ne vous y trompez pas, ça ressemble à de l'italien, mais c'est d'un dialecte tessinois qu'il s'agira, qualifiée par eux de “langue du coeur, expression des sentiments les plus profonds” et “qui s'oppose aux situations affectées, voulues et crées par des gens très intelligents, voire trop intelligents”. Voilà qui pourrait bien s'appliquer à notre bonne vieille langue “locale”, le wallon... et qui devrait nous rapprocher davantage encore !
Suzane

Á ne pas rater aujourd'hui (Soirée)

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L'Atelier du Flétry, Belgique : « Xpo58 »


C'est la structure même de notre Atomium qui a suggéré l'idée de tunnel ... à Johanne Lauwer et aux jeunes acteurs qui  n'ont cependant pas connu notre fameuse « Expo 58 ». 
Un certain événement malheureux récent, les a conduits à voir ce monument - qui fait la fierté de la Belgique - comme pouvant plutôt se révéler un piège redoutable : que faire si, en 1958, on se trouvait coincé dans un truc pareil ? 
Imaginons...

Des jeunes de nationalités très différentes visitent l'Atomium. Ils ne se connaissent pas. Ils ne prennent pas garde aux consignes de sécurité : injonctions des gardiens, annonces de clôture des visites. Et voilà, ils se retrouvent enfermés dans une des boules. Ils vont devoir y passer la nuit en attendant que les premiers gardiens ou les femmes de ménage viennent les sortir de là...  Une nuit douce et calme en perspective ?

De même que  cette exposition universelle a drainé des cohortes de gens venus des quatre coins du monde, la pièce sera multilingue pour son texte (tout en jouant avec l'ambiguïté ...), « polyvalente » dans ses formes et résolument « tout public ».

Le thème mis en avant par l'Expo 58 était « Bilan pour un monde meilleur ».
Comment y parvenir en une nuit quand on est adolescent et qu'on n'a que son coeur ?

Suzane
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Les Colloques

Cliquez pour agrandir l'image« NEMESIS » par  la Compagnia Stabile di Teatro Mio l'Alambico (Italie)

Mr Marco Polli, Vice Président du CIFTA, assure la traduction des échanges.
L'Alambico a été créée en 2001, au sein de l'Association culturelle « Teatro Mio » (3 compagnies, 180 membres) qui occupe un petit théâtre de 100 places dans la banlieue de Naples. L'Alambico a pour vocation de s'investir dans les créations, dans les spectacles expérimentaux, dans la recherche.
Le point de départ de « Némésis » est extrait d'un long roman du 18è siècle. Au début, il s'agissait d'un spectacle à deux personnages : la femme offensée et l'homme qui l'a trahit. Pour les Estivades, ils ont travaillé en atelier : improvisations sur les états d'âme, les impressions, le travail sur le corps et l'espace. Ensuite seulement, peu à peu, est venue la parole et les dialogues se sont construits. 6 mois de travail collectif donc et la metteuse en scène, qui joue également Coletta, insiste sur l'apport important de tous les comédiens qui ont amené leur corps, leurs émotions, leurs sentiments et c'est tous ensemble qu'ils sont arrivés à la juste énergie. Tout ce qui était représenté sur scène devait répondre à une nécessité et être issu de leurs tripes. Ce temps de maturation était nécessaire pour entrer dans le thème du tunnel, ils devaient réellement vivre cette mort, cet assassinat pour arriver finalement à la purification.
Avant et après chaque  répétition, ils étaient bouleversés par tous les sentiments qu'ils avaient tenté d'exprimer avec leur corps. Maintenant, à la fin des représentations, ils se sentent libérés, joyeux. Pendant ce parcours, ils ont senti qu'ils grandissaient dans la maîtrise du jeu de l'acteur, de la technique. L'homogénéité des âges des membres de la troupe leur permet de se retrouver sur le plan artistique, sur un passé similaire d'expériences théâtrales et sur un futur.
L'accompagnement musical a été composé à partir de leurs musiques traditionnelles du sud de l'Italie. Les instruments utilisés, les rythmes guides sur lesquels on peut improviser, rythmes binaires et quaternaires dans lesquels on retrouve également des rythmes irlandais ou d'Afrique du nord et plus généralement des cultures qui sont ancrées dans la terre recréaient les ambiances de la tradition orale.
C'est aussi pour cela que le musicien apparaissait en contre jour, derrière des châles ajourés.
Les comédiens de l'Alambico remercient les organisateurs des Estivades de leur avoir donné la possibilité de s'exprimer, de rencontrer d'autres artistes et des bonnes conditions de préparation du spectacle. Ils remercient également la UILT de leur avoir donné l'opportunité de venir aux Estivades.

« Bedrijf 2 : Impact » par TgDeGroep (Belgique)


En l'absence de représentant du TgDeGroep qui nous ont déjà quittés, les participants tiennent à échanger leurs impressions sur ce spectacle qui les a tous beaucoup intéressés. La langue flamande est très musicale. Les comédiens ont fait preuve d'un excellent comique corporel, pourtant difficile à atteindre et d'une très bonne écoute les uns des autres. Le sens transparaissait bien au-delà de la parole et l'utilisation très particulière des objets était bien maîtrisée. L'utilisation du masque d'Omer Simpson fait l'objet d'une longue discussion. Ce masque apporte un autre style de langage, plus surréaliste. Cet aspect surréaliste apparaît dans l'ensemble des arts flamands : littérature, peinture,…
La rupture du langage apportée par le masque a ouvert une porte et marquait d'une manière poignante l'homme, toujours isolé, qui n'arrive pas à s'intégrer, qui est enfermé dans sa différence.
Le comédien irakien donne quelques répliques en arabe : tendre la main et essayer de s'intégrer provoquent trop souvent le rejet. Nous sommes tous humains, nous sommes tous égaux mais nous ne communiquons pas car seul l'appât du gain nous domine 
Les comédiens sont de nationalités différentes : un irakien, un marocain et deux flamands. Le spectacle est le résultat d'une série d'ateliers mis sur pied par une association qui accueille les immigrés, les réfugiés. Il s'agit donc d'un théâtre expérimental qui va à la rencontre des cultures en donnant l'occasion à leurs représentants de travailler ensemble.

Christiane
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Estivades Info N°4 - Version complète

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Copyright © 2010. Tous droits réservés.Dernière mise à jour le samedi 9 janvier 2010